Ecole du spectateur cinéma 2

Qu’est-ce qu’un spectateur ? Qu’est-ce qu’être un spectateur ? Et peut-on en faire « l’école » ? Avoir envie de voir un film, regarder un film, être touché par un film, l’aimer ou ne pas l’aimer, le sentir résonner en soi de quelque manière, est-ce que ça s’apprend – est-ce que ça s’enseigne ? Ou suffit-il d’aller au cinéma, de laisser le noir envahir la salle et la lumière l’écran, pour que quelque chose se passe, pour qu’une rencontre ait lieu ?

Et rencontrer une œuvre cinématographique, qu’est-ce que ça veut dire ? Ni seulement se divertir (du quotidien, du monde, du réel), ni seulement consommer un produit, fût-il culturel. Ni encore accroître consciencieusement et passivement son savoir, ses connaissances – sa culture, précisément, comme si l’on devait en faire provision. Mais faire une rencontre, vraiment, en prendre le risque, s’y engager, se laisser traverser et peut-être habiter, voire hanter, par un film ? Et aussi le traverser et l’habiter soi-même, le faire sien ? Comment ça se passe et qu’est-ce que ça fait ?

L’objectif de ce cours n’est évidemment pas de répondre de manière univoque et définitive à ces questions, mais de les explorer le plus librement possible, d’une part en nous appuyant sur les propositions de Gilles Deleuze (L’Abécédaire de Gilles Deleuze, 1995), de Serge Daney (Persévérance, 1994), de Jacques Rancière (Le Spectateur émancipé, 2008) et de Jean-Luc Godard (Je vous salue, Sarajevo, 1993), d’autre part en allant effectivement, chaque semaine, à la rencontre d’un nouveau film en sortie nationale au cinéma.