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Histoire du cinéma

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    Lettres et langues

Description

Après 1955, une réaction contre les conventions esthétiques et narratives du cinéma classique apparaît un peu partout dans le monde, mais elle prend une tournure particulièrement remarquable en France, préparant – sous l’influence notable du néoréalisme italien – une transformation essentielle des ambitions et des moyens du septième art, laquelle accompagne de profondes mutations de la société contemporaine. Cette réaction se précise avec les réalisations, dès la fin des années cinquante, des premiers films de la Nouvelle Vague. En avril 1959, dans un article consacré aux 400 Coups de François Truffaut, Jean-Luc Godard annonçait d’ailleurs clairement les aspirations de ce « nouveau cinéma », souvent inspiré par l’élan de la jeunesse, en s’en prenant violemment aux cinéastes représentant la vieille « qualité française » : « Nous ne pouvons pas vous pardonner de n’avoir jamais filmé des filles comme nous les aimons, des garçons comme nous les croisons tous les jours, des parents comme nous les méprisons ou les admirons, des enfants comme ils nous étonnent ou nous laissent indifférents, bref, les choses telles qu’elles sont. »

Aller à la rencontre du monde tel qu’il est, c’est-à-dire du réel, voilà bien l’un des principaux enjeux de la modernité cinématographique en France. Celle-ci prend toute son ampleur et se diversifie de manière significative dans le courant des années soixante, à travers des œuvres qui s’inscrivent fondamentalement dans un procès historique en développant une approche « révolutionnaire », tant au plan artistique qu’au plan idéologique. Ainsi, de la guerre d’Algérie à la guerre du Vietnam, de la découverte des différents avatars de la société de consommation à la libération sexuelle, de l’évolution des rapports entre les hommes et les femmes aux transformations des rapports de classe, les faits politiques, économiques et sociaux, qu’ils interviennent à l’échelle nationale ou mondiale, sont désormais au cœur du développement de la création cinématographique, tandis qu’émerge progressivement une nouvelle culture industrielle face à laquelle chaque cinéaste semble devoir se positionner et, éventuellement, s’engager.

Mais cette préoccupation par rapport à la réalité la plus immédiate se mêle intimement (et de nombreuses manières) à l’imaginaire et à la fiction, tandis que les films de la Nouvelle Vague s’enrichissent aussi bien de la culture cinématographique, mais encore littéraire, picturale et musicale de leurs réalisateurs. La création se fait alors profondément réflexive, proposant, selon une formule de Godard, l’art en même temps que la critique de l’art – tant et si bien que la recherche, l’invention et, donc, l’analyse constantes de formes filmiques nouvelles confèrent aux meilleures œuvres de cette période un éclat absolument unique. C’est sans doute la raison pour laquelle leur influence sur les auteurs les plus différents n’a cessé d’être – et reste aujourd’hui encore – tout à fait exceptionnelle.

Le cours magistral (histoire du cinéma) abordera chacun de ces enjeux en traversant l’histoire de ce « mouvement » cinématographique.

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